Rickenbacker : modèles et numérotation

Note liminaire : cette page a été conçue à l'intention de Do, le D de DNG qui m'a demandé (pour le fun) de lui expliquer la logique derrière la classification des modèles Rickenbacker. À bon droit : c'est un bazar effroyable, avec par exemple une référence 360 recouvrant simultanément deux formes radicalement différentes. Ces gens sont des artistes, n'est-ce pas. M'étant pris au jeu, il m'a donc fallu chercher longtemps avant d'arriver à une synthèse très partielle...

En revanche, on voit bien l'évolution des formes : par exemple de la Combo 800 vers les 32x, de la Combo 400 vers les 6xx, etc. La série « Capri » était un prototypage des 330/360 avec une caisse plus longue, dérivant à la base des 800.

Système de numérotation

En théorie :
On ajoute 10 au n° du modèle de base pour les « deluxe features » : filets blanc, inlays triangulaires, stereo. On ajoute 5 pour le vibrato.

Exemple :
La 610 devient une 625 avec les machins deluxe et le vibrato.

En fait :
La série 360 correspondait à la version deluxe des 330. La 320, la 340 et la 370 avaient 3 micros, les 350 étaient la version full-scale des 320 et il n'y a pas eu de modèle avec filets. Pendant quelques années, les modèles à vibrato ont perdu leur 5 terminal pour devenir des « w/ vibrato ».

Évolution des modèles

Modèles Dates Formes
Combo 600-800 56-58
54-59
Combo 800
Combo 450
900-1000 (3/4)
58-84
 
Combo 400 Tulip
56
(Tulip)
Combo 450
57
 
450
58
(Cresting wave)
610-625 62- 620
Combo 650-850 57-68 Combo 850
310-325 (3/4)
350
jan 58- 320
330-345 apr 58- 330 Capri
(Capri)
330
 
360-375 58- 360
(WB)
360
64
381 (etc.) 57-74 381

Notes

On se limite ici aux modèles les plus connus sortis entre 1954 et 1964.

Il y a eu au moins 7 types de micros différents mais le livre de référence (Centerstream Publishing) n'est pas très clair sur ce point, et cela n'influe en rien sur les n° de série. En tout cas, il y a eu trois types de micros jusqu'en 64 : le « fer à cheval », premier micro de guitare électrique invendé par Adolf Rickenbacher et George Beauchamp, un « soapbar », peut-être en provenance de DeArmond, et le « toaster » qui a donné le son caractéristique de la marque. Le premier et le troisième sont présents sur la photo de la Combo 850. On devine le second sur la photo de la 400 Tulip.

La série 200 est basée sur une forme à la Telecaster (mais double découpe à humbuckers). Sorties à partir de 1971, sont donc exclues du tableau.

La série 400 est un vrai foutoir : 3 changements de forme pour la même référence, des modèles qui n'ont rien à voir entre eux, etc. Notons en plus des références ici citées les 480, version guitare de la 4001, ainsi que les 430, 470 et 490 qui précèdent les 200 ; sorties après 1964, elles ne sont pas référencées ici.

Les 360 avaient deux formes d'ouïes : en forme d'oeil de chat et en forme de f, cette dernière surtout employée pour les modèles exportés en Angleterre. Leur caisse a radicalement changé de forme à l'été 1964, sauf pour les 360 WB (with bindings) qui conservaient l'ancienne forme, appelées en interne WBBS (with bindings both sides), à ne pas confondre avec les WBBT (with bindings black trim) où les filets étaient noirs comme par exemple sur le modèle Tuxedo blanc. Ouf.

Les Combo du début étaient présentées comme des solid-bodies mais le corps était creusé pour l'alléger.

Les 320 en revanche étaient des demi-caisses sans ouïes (il y en avait parfois une en forme de f, orientée soit à 1h, soit à 2h).

La demande des musiciens anglais des années 60 a engendré des imports massifs chez Rose, Morris avec une numérotation parallèle hallucinante dont voici la correspondance :

1993 1995 1996 1997 1998 1999 3261 3262
360/12 615 325 335 345 4001 S 4005 336/12

Voici la page la plus complète que je connaisse sur les modèles de Rickenbacker.

La présente page est aussi largement inspirée de celle-ci, beaucoup plus détaillée.

Enfin, un décodeur de n° de série...